13 Juillet 2019
Sous les ors de la République, l'émoi est plus fort que l’ego. Tel un paltoquet, le chantre de l'ancien régime, l'infâme François Goulet de Rugy, n'a même pas la noblesse que son nom présuppose. Il a enfilé la toge républicaine pour mieux la retourner. A son avantage, et pour les siens.
Son attitude agace, comme son sourire paisible face aux attaques dont il est l'objet depuis que le public a eu connaissance des ripailles tenues en l'hôtel de Lassay, résidence coutumière des présidents de l'Assemblée
nationale.
Quoi qu'en dise le ci-devant citoyen De Rugy, devenu depuis ministre de l’Écologie par une nouvelle opportunité, ses prédécesseurs ont toujours honoré les lieux, destinés au premier chef à l'accueil des personnalités avec les honneurs de l'institution et de la représentation nationale.
Jamais nous n'avions eu encore écho de telles bacchanales ou ripailles au frais de la République.
Des photos circulent sur les réseaux sociaux de son épouse, une boute de grand champagne dans chaque main. Comme dans les soirées d'Ibiza ou de Saint-Tropez que les magazines narrant la vie des « grands » et des stars nous montrent à longueur d'été.
Encore une fois, un des enfants de cette fameuse République En Marche est pris la main dans le pot de miel. Son inconséquence est redoutable. Elle attise une fois de plus l'antiparlementarisme.
Les contempteurs de la République sautent à pieds joints en criant « Tous pourris ! ». Voilà un scandale de plus dont nous nous serions bien passés.
Non seulement ces gens détruisent petit à petit tous les éléments du socle républicain.
Encore récemment, le ministre de l’Éducation nationale, sourd aux revendications des enseignants et des parents, menaçait de représailles les grévistes. Pas moins. Et pendant que la maison brûle, De Rugy, peu regardant sur l'honneur de la République, consciencieux cynique, profite du bien publicpour nourrir sa clique.
La colère nous prend. Nous avions déjà dénoncé les parjures et les trahisons de ce triste sire dans nos pages.
Nous ne voudrions plus avoir à en parler.
Comme Éric Bocquet, sénateur communiste, nous trouvons son « comportement dévastateur, inqualifiable ». Il a appelé le président de la République « à prendre une décision ». La démission s'impose. La députée Delphine Batho est du même avis. Le sénateur (LR) Arnaud Bazin, président de la commission de déontologie parlementaire au Sénat, attend quant à lui des « réponses plus précises ». En attendant, la démission du ministre soulèverait un nouveau dilemme. Où trouver un traître de cette envergure ?
À force, la macronie n'a plus beaucoup de soutiens.
Peut-être parmi les déçus de la course à la mairie de Paris ?
Il reste deux ans de mandature. Deux ans pour construire une alternative saine et républicaine et sortir de ce cloaque. Et convaincre