5 Mai 2019
LA FOLIE CONTRE LA FOI
La violence faite au nom de la religion est une infamie. C'est un crime contre l'humanité.
D'abord au Sri Lanka contre des chrétiens, puis à San Diego, contre des juifs. Contre des musulmans, c'est chaque jour. La haine et l'intolérance sont des armes redoutables. A distance, elles poussent les hommes à s'en prendre aux plus paisibles d'entre eux. Dans leurs lieux de culte, pendant les offices, comme pour montrer une toute-puissance qui n'est ni animale, ni divine, mais juste le symptôme d'une profonde maladie de l'âme.
Quelles souffrances ces tueurs fanatisés utilisent-ils pour justifier leurs crimes ?
Quelles substances ingurgitent-ils
pour avoir la force d'accomplir de tels actes ?
La bêtise nourrit les cerveaux à forte dose. Nul déclic dans une cervelle éteinte pour faire la distinction entre le bien et le mal. La conscience est comme un bout de bois dérivant dans un fleuve d'insanités.
Mais nos médias nationaux ont fait plus de cas de la charpente de Notre-Dame que des morts de Colombo ou de SanDiego.
Certes, le monde entier a vu flamber la cathédrale. Certes, chaque touriste est passé au moins devant son porche s'il ne s'est pas incliné face à l'autel.
Mais nous ne devons jamais nous habituer aux massacres organisés, aux crimes de masse. Ce n'est pas banal.
Nous sommes dans un tournant de l'histoire dans lequel les médias participent du crime. Les auteurs choisissant l'heure et l'endroit pour avoir un maximum d'impact médiatique. Depuis l'attentat contre Charlie-Hebdo,nous disons toujours la même chose. La grande réaction citoyenne qui a suivi doit se poursuivre. La liberté de la presse, c'est la liberté de conscience, c'est la liberté de penser.
Toute restriction à ce droit fondamental est une munition supplémentaire pour les assassins de la vérité. A contrario, cette liberté ne doit pas permettre aux assassins de la mémoire* de répandre leurs propagandes nauséabondes.
L'Europe s'est bâtie sur l'espoir de paix après 13 ans de pouvoir des nazis en Allemagne et 6 ans d'une guerre mondiale terrifiante.
L'Europe pourpourtant n'est pas imperméable à la barbarie. Les pays de l'ex-Yougoslavie ont connu dans les années 90 l'âpre prix de la violence déchainée au nom de la corruption des esprits. A nos frontières, l'Ukraine et la Turquie nous inquiètent toujours.
Les désordres du monde poussent les peuples, à défaut de réponse sociale, et de volonté politique, dans les bras des partisans des réponses simplistes et nationalistes.
Ce qui fait croître d'élection en élection le nombre de parlementaires de droite et d'extrême droite sans que l'Europe ne bouge d'un pouce en direction des peuples.
L'extrême droite rejouant ici encore plus qu'ailleurs, le rôle de cerbère du capital, éloignant les citoyens des préoccupations essentielles. Il reste quelques semaines encore pour convaincre le plus grand nombre d'électeurs possible de participer au scrutin du26 mai.
* De l'ouvrage du même nom de Pierre Vidal-Naquet paru en 1981 chez Maspéro