13 Avril 2019
ENTRE BROUILLARD ET FADAISES
Pour pouvoir bien respirer dans la région, il faut s’éloigner des centres-villes. Amiens, Calais, Creil ou Saint-Quentin présentaient mercredi une qualité d’air médiocre, voire mauvaise. A Lille, comme sur le reste du département du Nord, l’alerte pollution était levée jeudi. Les principales causes de pollution sont les modes de chauffage, l’activité industrielle et le trafic routier. Avec les conditions atmosphériques, l’absence de vent et les températures basses, la pollution par particules fines touche rudement les plus fragiles. Il ne s’agit pas ici de mégoter. Nous sommes face à des phénomènes de plus en plus fréquents. Les pouvoirs publics connaissent les causes. Les désastres sur la santé des habitants sont analysés depuis longtemps. Il y a dégradé décisions à prendre. Mais elles ne sont pas du goût du marché, donc écartées. Les premières mesures à prendre sont primordiales, évidentes. Nous ne nous laissons pas de les rabâcher chaque semaine dans nos pages. Visiblement, nous ne crions pas assez fort. Le ferroutage, le fret ferroviaire, le transport fluvial sont de meilleurs systèmes pour notre environnement, et notre santé, que les dizaines de milliers de camions qui traversent chaque jour notre région. La production, délocalisée à des milliers de kilomètres, de produits de consommation courante amène un trafic maritime hyper polluant le long de nos côtes. Le détroit du Pas-de-Calais avec celui de Malacca, en Indonésie, est l’un des plus fréquentés au monde. Leurs marchandises, une fois déchargées dans les ports hollando-belges, reviennent par camions sillonner toute la région pour approvisionner la grande distribution et les industries locales en pièces détachées. Le canal Seine-Nord dont la majorité des élus de la région, toutes tendances confondues, demandent d’urgence la mise en œuvre résoudrait bien des problèmes de circulation, avec les dangers afférents, vers le centre et le sud de la France Ne parlons pas des pressions que subissent les salariés qui, pour garder un emploi à bon marché sont souvent contraints d’entretenir à grand frais des véhicules les ruinant en carburant. L’adéquation du réseau de transport public, notamment ferroviaire, avec les besoins de la population et en soutien du développement des territoires est un vrai casse-tête. Last but not least, la revendication pour le passage à la gratuité des transports publics est toujours renvoyée aux calendes grecques. Les décideurs préférant préserver les bénéfices des groupes détenteurs des marchés plutôt que la santé des contribuables .Nos vies valent plus que leurs profits. Le temps du changement est venu, pour l’avenir, le nôtre et celui de nos enfants, pour la planète et l’environnement