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Blog des Militants Communistes d'Arras

Blog de la section du Parti Communiste d'Arras. 14 avenue de l'hippodrome 62000 mail: arraspcf@gmail.com

Portrait de résistante communiste - 3 - Maï Politzer 1915-1943 (100 ans d'engagements communistes)

Portrait de résistante communiste - 3 - Maï Politzer 1915-1943 (100 ans d'engagements communistes)
Portrait de résistante communiste - 3 - Maï Politzer 1915-1943 (100 ans d'engagements communistes)

Marie Politzer, dite Maï Politzer, née Larcade, est née à Biarritz le 15 août 1915  et morte à Auschwitz le 6 mars 1943. 

Maï Politzer est la fille d'un cuisinier, ancien chef à la cour d'Espagne, installé à Biarritz après la chute d'Alphone XIII. Seule fille (elle a deux frères, l'un plus jeune, l'autre plus âgé), elle est une enfant « choyée. » La famille est catholique pratiquante. Jeune, Marie Politzer est passionnée par le théâtre et met en scène des pièces avec ses amies. Après avoir fait ses études secondaires dans un couvent de Biarritz, elle suit une formation de sténo-dactylo à Bayonne, fait des études de commerce par correspondance, puis elle part à Paris pour entrer dans une école sage-femme. Diplômée en 1929, ses parents lui donnent leurs économies pour acheter une clinique située dans le20 e arrondissement de Paris. Elle rencontre Georges Politzer, son futur mari, dans un train en rentrant pour les vacances, en 1929. Il divorce pour l'épouser et le couple se marie le .

Son mari étant communiste, elle adhère à ses idéaux et entre en clandestinité avec lui durant l'occupation, en août 1940, après avoir confié leur fils de sept ans à ses parents. 

Né en 1903 sujet de l’Empire austro-hongrois, Georges Politzer s’engage précocement. Issu d’une famille de la bourgeoisie juive de Hongrie, il a 15 ans en 1918 quand il adhère au Parti communiste. L’Empire disloqué, il participe à la défense de la République des Conseils, dirigée par Béla Kun, contre les troupes du dictateur Miklos Horthy, admirateur de Mussolini et initiateur des premières lois antisémites de l’entre-deux-guerres. À 17 ans, il part s’installer à Paris, non sans avoir fait un passage à Vienne afin d’assister aux séminaires de Freud et de Ferenczi.

Inscrit à la Sorbonne, où il rencontre Pierre Morhange, Henri Lefebvre et Norbert Guterman, il enseigne au lycée de Moulins, dans l’Allier, avant d’obtenir l’agrégation de philosophie, en 1926, et d’être nommé professeur de l’enseignement secondaire, emploi qu’il occupera jusqu’en 1939 (2). Militant en tant que syndicaliste enseignant, il adhère au Parti communiste français en 1929 et participe à la Revue marxiste avec Pierre Morhange, Georges Friedmann et Paul Nizan.

Ardemment impliqué dans les actions culturelles du PCF dans les années 1930 – enseignement militant, journalisme, documentation… –, il sera mobilisé en 1939 dans l’intendance à l’École militaire. Entré dans la clandestinité, il est, avec Jacques Solomon et Jacques Decour, à l’origine de la Résistance universitaire et intellectuelle communiste, en lançant dès l’automne 1940 le périodique clandestin l’Université libre, puis en février 1941 la Pensée libre, explique le Maitron (3).

Il écrit des articles pour des journaux de résistants. Elle prend en charge le transport des textes aux imprimeries clandestines et, alors qu'elle est blonde, elle se teint les cheveux en brun pour être moins reconnaissable.
Georges et Marie Politzer sont arrêtés à leur domicile clandestin dans le 18e arrondissement de Paris le 14 février 1942 par les brigades spéciales. 
Le 30 mai, huit jours après Georges, ce sont d'autres hommes du réseau qui partent pour le Mont Valérien: Félix Cadras, Arthur Dallidet et Jacques Decour. A huit jours d'intervalle, Maï Politzer a vu partir vers la mort les deux hommes qu'elle aimait, son mari et son amant.

Elle reste au dépôt jusqu'au 23 mars, puis est détenue au secret à la prison de la Santé où elle voit une dernière fois Georges Politzer avant qu'il soit fusillé le 23 mai 1942 dans la forteresse du Mont-Valérien. 

Dans la sixième partie du poème Brocéliande de la Diane française, Louis Aragon rendra un hommage appuyé au résistant communiste « aux cheveux roux », assassiné à l’âge de 39 ans, « mort pour la France ». « Dans le Crime contre l’esprit, paru en 1943 puis repris dans l’Homme communiste », précise le Maitron, « il consacra plusieurs pages à Georges Politzer », qui passa trois mois enchaîné et torturé, « du début de mars au 23 mai précisément ». « Pierre Villon (4) se fit aussi l’écho des tortures subies par Politzer », souligne la notice du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier : « Arrêtés, tous deux », Georges et Maïe « ont eu une attitude héroïque devant leurs bourreaux, ils n’ont cédé ni aux tortures physiques, ni aux menaces, ni aux offres déshonorantes de récompense ».

Maï Politzer est ensuite transférée au Fort de Romainville en août 1942.
Elle est transférée à Auschwitz par le convoi du 24 janvier 1943, convoi qui contient entre autres des résistantes françaises, la plupart non juives et en majorité communistes, parmi lesquelles de nombreuses veuves de fusillés, telle Hélène Solomon-Langevin, femme de l'écrivain Jacques Solomon.
Elle porte à Auschwitz le numéro 31 680. Danielle Casanova, arrivée par le même convoi qu'elle, et qui a pris la fonction de dentiste au camp, arrive à lui trouver un poste de médecin au revier du camp, bien qu'elle ne soit que sage-femme. Les conditions sont difficiles, mais un peu moins mauvaises que dans le reste du camp : les médecins n'ont pas à subir d'appel, sont abrités du froid et mangent correctement2. Elle y meurt du typhus le 6 mars 1943.
C'est par Marie-Claude Vaillant-Couturier, elle aussi déportée par le convoi du 24 janvier 1943, que la famille de Maï Politzer apprend sa mort, après la libération des camps.
Comme pour Georges Politzer, la mention « mort pour la France » fut accordée à Maï Politzer le 18 mai 1946

Le chiffon rouge - Morlaix

Fort de Romainville

Fort de Romainville

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