Blog de la section du Parti Communiste d'Arras. 14 avenue de l'hippodrome 62000 mail: arraspcf@gmail.com
8 Mars 2021
Depuis des années le Parti Communiste Français œuvre pour l'égalité hommes- femmes, aussi bien au sein même de nos organisations, qu'à l'extérieur.
Aujourd’hui, nous sommes toutes et tous ensemble dans la rue pour revendiquer l’égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences et pas seulement le 8 mars, mais au quotidien !!!
Cette société « patriarcale » que nous vivons doit changer; si elle ne change pas, les droits des femmes n’avanceront pas !
Les hommes doivent se mobiliser pour lutter avec elles, les soutenir davantage.
Depuis des années, la colère des femmes gronde face aux violences sexuelles et sexistes.
Les femmes prennent la parole publiquement, les luttes s’organisent.
Certes, la pandémie aggrave les situations sociales, l’isolement des victimes, mais face à l’inaction du gouvernement MACRON, il est urgent de faire entendre notre voix !
Les inégalités femmes-hommes persistent dans le domaine professionnel.
Les femmes sont les premières touchées par le travail partiel imposé, par le chômage et particulièrement depuis le début de la pandémie.
Elles sont majoritairement le parent resté dans le foyer avec les enfants, souvent en cumulant journée de télétravail, gestion du suivi pédagogique et tâches ménagères.
Malgré les belles paroles du gouvernement, l’écart salarial reste à ce jour de 26 % entre les hommes et les femmes.
Il est de plus en plus urgent de porter haut notre volonté et nos combats pour l'égalité professionnelle, le droit à disposer de son corps, le juste partage des pouvoirs.
Au rythme actuel de rattrapage, il faudrait mille ans pour obtenir l’égalité salariale !
La France est lente, c'est une mauvaise élève à reconnaître les droits des femmes. Elle est défaillante à appliquer les conventions internationales qu'elle a ratifiées.
Elle met peu de moyens pour lutter contre les discriminations et les violences de toutes natures qui frappent les femmes.
Il faut sortir de cette lenteur !
Pour l'égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences faites aux femmes, le PCF revendique des moyens à la hauteur des enjeux :
> Le vote d'une loi-cadre pour des politiques publiques dotées d'une « vraie » administration, la transparence budgétaire. Nous exigeons le milliard de budget nécessaire.
> Pour l'égalité professionnelle : garantir l'égalité salariale et revaloriser tous les métiers féminisés, lutter contre les temps partiels et augmenter les retraites, lutter contre les violences sexistes au travail, créer un service public de la petite enfance.
> Droit à disposer de son corps : inscrire dans la Constitution le droit à l'IVG comme droit fondamental, avec moyens associés, garantir l'accès à la contraception libre, gratuite sous toutes ses formes, consacrer plus de moyens à l'application de la loi pour l'abolition de la prostitution, protéger l'identité de genre comme l'identité sexuelle.
> Pour le partage des pouvoirs : créer un ministère de plein droit avec un budget dédié, modifier l'article 1 de la Constitution : « la loi garantit (et non plus favorise) l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales »
> Rendre inéligible un élu convaincu de violences sexistes et/ou sexuelles.
Avant de conclure je voudrais mettre à l'honneur une dame, une femme révolutionnaire MARTHA DESRUMAUX....
Sa vie ne commence pas comme un conte de fées. Loin s'en faut.
Née en 1897 à Comines dans le nord de la France, elle est la 6ème des sept enfants d’une famille pauvre. Elle perd son père à l’âge de neuf ans. Commence alors pour elle la vie âpre et ingrate des orphelins démunis en ce début de XXème siècle.
On la place à neuf ans comme bonne à tout faire dans une famille bourgeoise de la région lilloise.
Mais à cause des conditions de vies insupportables, elle se sauve pour rentrer chez elle.
Elle rentre immédiatement à l’usine et devient une ouvrière du textile.
Très rapidement, en réaction face aux conditions de travail des ouvrières, à treize ans elle s’inscrit à la CGT.
C’est le début d’une vie de militante qui ne sera interrompue que par la mort.
À 15 ans, elle entre à la SFIO (section française de l’internationale ouvrière), puis en 1921 fera partie des premiers adhérents communistes à la création du PCF.
En 1927, elle est la première femme élue au Comité Central du Parti communiste français et se rendra à Moscou, invitée au ioème anniversaire de la révolution d’Octobre.
Dans cette époque très dure pour les ouvriers, elle sera actrice de premier plan dans tous les mouvements sociaux.
Féministe de la première heure, de tous les combats, Martha DESRUMAUX va accompagner la Marche de la faim de décembre 1933.
Prenant une place prépondérante au niveau politique, elle devient une des grandes animatrices de la stratégie du Front Populaire dans le Nord.
Elle sera la seule femme membre de la délégation ouvrière aux accords de Matignon en 1936.
Dans le même temps, elle milite pour l’émancipation des jeunes femmes et l’égalité entre les sexes.
En 1936, elle est aux côtés de Danielle Casanova lors de la création de l’Union des jeunes filles de France, dont Martha prend la direction pour le Nord de notre pays.
Au cours de la seconde guerre mondiale, la répression anti-communiste s’installe dès septembre 1939.
Elle sera arrêtée par la Gestapo le 26 août 1941 à Lille.
Mise au secret à la prison de Loos de Lille, elle est transférée dans les prisons allemandes puis déportée en mars 1942 au camp de Ravensbrück.
Elle sera libérée de Ravensbrück et rapatriée par la Croix-Rouge en avril 1945.
Dès son retour en France, elle reprend des activités politiques.
Le droit de vote est accordé aux femmes en 1944.
Dans la foulée, Martha Desrumaux est élue aux élections municipales de Lille.
En 1945 elle est nommée déléguée représentante des prisonniers et déportés dans l'Assemblée consultative réunie par le Général de Gaulle, devenant l'une des seize premières représentantes parlementaires en France.
Toute sa vie, ouvrière et féministe, elle va toujours militer afin que les jeunes filles et les femmes puissent prendre des responsabilités au sein du mouvement syndical et des organisations politiques.
Martha DESRUMAUX décède le 30 novembre 1982, le même jour que son mari Louis Manguine, natif d’Evenos, lui-même ancien métallurgiste et syndicaliste.
Aujourd’hui, l’association « Les ami.e.s de Martha DESRUMAUX » milite avec ardeur, encouragée par de nombreux soutiens, afin que sa vie d’engagement et de militantisme, son courage de déportée et sa détermination de féministe convaincue soient reconnus nationalement et fassent que Martha DESRUMAUX entre au Panthéon.
D’ailleurs, j’en profite pour rappeler qu’une pétition nationale est ouverte pour que cette femme au destin extraordinaire soit inhumée au Panthéon.