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Blog des Militants Communistes d'Arras

Blog de la section du Parti Communiste d'Arras. 14 avenue de l'hippodrome 62000 mail: arraspcf@gmail.com

La CGT n'est pas prête à «lâcher le fer» à Finimétal

 

La CGT n'est pas prête à «lâcher le fer» à Finimétal

FINIMETAL-B.jpgArticle paru cette semaine dans "Liberté62"

Face à la répression anti-sociale et anti-syndicale orchestrée par la direction de Rettig-Finimétal, la CGT a organisé, le vendredi 2 avril, un rassemblement régional devant les portes de l'usine de Biache-Saint-Vaast.

Suite à la grève d'une semaine engagée il y a maintenant plus d'un mois pour leurs salaires et leurs primes, les salariés de l'entreprise Rettig-Finimétal de Biache-Saint-Vaast étaient retournés à leur travail avec la satisfaction d'avoir mené une action au terme de laquelle ils avaient obtenu satisfaction. C'était sans compter, selon les termes de la CGT, sur une «direction rancunière». Au lendemain du conflit, une campagne de répression s'abattait sur l'entreprise sous la forme de brimades et d'humiliations visant l'ensemble des travailleurs de l'usine et par l'envoi d'une série de convocations pour entretien préalable de licenciement.

Campagne de répression

Face à cette situation, la CGT avait décidé, en accord avec les salariés de Rettig-Finimétal, d'organiser une nouvelle action pour interpeller la direction suite à plusieurs tentatives de médiations infructueuses auprès de la Direction Départementale du Travail. Au terme de cette nouvelle action, la direction de Rettig-Finimétal, plutôt que de chercher l'apaisement, décidait d'amplifier son action de répression anti-sociale et anti-syndicale en procédant à de nouvelles sanctions sous le prétexte d'une tentative de «séquestration» opérée par les salariés et la CGT à son encontre. En tout, à la date d'aujourd'hui, ce sont 22 ouvriers qui ont été directement visés par les mesures de coercition de la direction soit plus de 10% de l'effectif de l'entreprise : trois licenciements, trois avertissements, une mise à pied de cinq jours, deux sanctions disciplinaires, trois menaces de licenciement et douze autres sanctions en attente.

Nouveau pas en avant

Ce nouveau pas en avant de la direction de Rettig-Finimétal pour faire monter la pression sur ses salariés ne pouvait pas ne pas provoquer la colère et l'indignation ainsi que la réaction de la CGT. Convoquant une conférence de presse au siège arrageois de la CGT, ils étaient cinq représentants du syndicat a faire état de la situation face aux représentants de la presse écrite locale – l'Observateur de l'Arrageois, Liberté 62, l'Avenir de l'Artois et la Voix du Nord - et leur indiquer, avec une semaine d'avance, la tenue d'un rassemblement régional de la CGT organisé devant les portes de l'usine pour protester contre la «répression» en cours à Finimétal au moment même où plusieurs salariés étaient convoqués pour entretien par la direction de l'entreprise.

Nombreuses interventions

Vendredi 2 avril, à la date convenue, devant les portes closes de l'usine derrière lesquelles une vingtaine de «gros bras» d'une entreprise de «sécurité» embauchés pour l'occasion avaient pris place et en face desquelles des gendarmes formaient un cordon de sécurité, ils étaient ainsi plus d'une centaine de personnes à répondre à l'appel de la CGT pour manifester leur soutien aux salariés de Finimétal. Parmi eux, des syndicalistes de la CGT venus de différentes entreprises du Nord et du Pas-de-Calais ainsi que des élus locaux et des représentants de partis politiques de gauche - PCF, PG et NPA. Un rassemblement qui s'est transformé en tribune du fait des nombreuses interventions auxquelles il a donné lieu : tribune solidaire pour le droit de grève, contre la répression patronale, pour les salaires, l'emploi, l'avenir de l'industrie et des retraites.

«La direction fait une répression sauvage pour monter les salariés contre la CGT»

«La direction fait une répression sauvage pour monter les salariés contre la CGT et les dissuader de faire valoir leurs droits» a expliqué Christian Orlowiez, délégué syndical CGT de Rettig-Finimétal Biache-Saint-Vaast, au cours de son intervention. «Ils cherchent à criminaliser l'action syndicale» a souligné de son côté Serge Piedplat, secrétaire général départemental de l'USTM-CGT. «Quand on gagne 1100 à 1300 euros de salaire par mois et non pas 1800 euros comme la direction de Finimétal l'a fait écrire dans la presse de ce matin, ce n'est pas de gaîté de coeur qu'on fait grève» a déclaré pour sa part Martial Stienne, conseiller général communiste du canton de Vitry-en Artois venu témoigner, aux côtés de Dominique Watrin, de Cathy Apourceau ou encore d'Hérvé Poly de la solidarité du PCF et de ses élus à l'égard des Finimétal. «Faisons en sorte de faire reculer cette direction» a-t-il conclu. En cas de non réponse à sa demande d'audience par la Direction Départementale du Travail, une nouvelle action régionale de la CGT est envisagée pour obtenir la fin de la répression chez Finimétal.

Une absence notable

Parmi les représentants de la presse délégués sur les lieux, l'absence de celui de la Voix du Nord était notable. Le principal quotidien régional du Nord et du Pas-de-Calais avait pourtant publié pour l'occasion dans son édition du matin une tribune dans laquelle la direction de Finimétal, sortant de son mutisme, expliquait, la main sur le coeur – voir la photo publiée - ne pas comprendre «pourquoi on fait grève alors qu'on peut négocier», déclarait souhaiter un «apaisement» et en appelait à la «raison de chacun» tout en accusant la CGT de chercher à envenimer le conflit. Des propos qui fleuraient bon la langue de bois patronale de plus en plus en usage ces derniers temps comme dans la bouche, récemment par exemple, des représentants de la direction de la raffinerie Total des Flandres pour n'évoquer qu'un cas parmi tant d'autres. Des propos qui tranchaient aussi avec ceux recueillis sur les lieux ou avec les constatations faites sur place. D'un côté, des gendarmes quittant peu à peu leur posture martiale face à des syndicalistes rassemblés témoignant du plus grand sang froid et d'un sens de la responsabilité indéniable et de l'autre, de l'autre côté de la grille, des vigiles quelque peu sidérés, apparemment, de n'être pas l'objet de quolibets mais d'exhortations à défendre leurs droits en tant que salariés. Il est vrai que les chiens à muselière habitués à se promener dans la cour de l'usine ces dernières semaines n'étaient pas de rigueur. Ils auraient sans doute fait «tâche» sur la photo de presse pour illustrer le sens profond attaché par la direction de Finimétal à la notion de «dialogue social», photo de presse qui, de toute façon, n'aurait sans doute pas été publiée par le journal mentionné précédemment.

 

Jérôme Skalski

 

 

 

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