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Blog des Militants Communistes d'Arras

Blog de la section du Parti Communiste d'Arras. 14 avenue de l'hippodrome 62000 mail: arraspcf@gmail.com

30 ANS D’ATTAQUE DU SERVICE PUBLIC ! Aujourd’hui, le résultat de cette politique est visible à l’œil nu.

Depuis trois décennies, les différents gouvernements ont attaqué les services publics. Certains ont déjà été privatisés et sont entrés dans le secteur privé. C’est le cas de la téléphonie ou de l’énergie, qui ont été mis en concurrence depuis plusieurs années maintenant. Les services publics sont censés répondre à des besoins essentiels de la population comme la santé, les transports ou l’éducation. L’État a toujours maintenu des secteurs en dehors du marché privé. C’est notamment le cas des « fonctions régaliennes » de l’État comme l’armée, la justice ou la police. Mais ces fonctions régaliennes sont la base même de l’État capitaliste car c’est ce qui lui permet d’assurer « la paix sociale » (ce que Weber appelle « le monopole de la violence légitime ») et ne peuvent donc pas être totalement privatisés. Mais d’autres secteurs avaient été rendus publics et sont aujourd’hui privatisés. Cela poursuit deux objectifs : soumettre à la logique marchande des secteurs jusque là en partie épargnés et détruire les acquis des travailleurs de ces secteurs publics qui avaient réussi à maintenir des acquis sociaux mis à mal par l’offensive patronale.

 La privatisation des services publics.

La destruction des services publics est entamée depuis 30 ans. La logique est de livrer au privé des secteurs très rentables. En effet, la population aura toujours besoin de se déplacer, de se chauffer, de s’éclairer et se soigner. Ce sont des secteurs très rentables, alors pourquoi les laisser hors du marché capitaliste ?

De nombreuses entreprises ont été créées à la place des services publics qui existaient jusqu’alors. EDF a été transformée en S.A (Société Anonyme) en 2004. C’est la fin du monopole public d’électricité. Dix ans après, on ne peut que constater l’échec de la privatisation d’EDF. Le service aux usagers s’est dégradé et il est difficile de trouver une solution à son problème d’électricité quand on en a un. Les conditions de travail des agents EDF se sont également dégradées : la politique de la boite a été de réduire le personnel et les coûts en faisant notamment appel à la sous-traitance. Une des nombreuses conséquences de cette politique a été la multiplication des suicides à EDF ces dernières années…

La liste des services publics privatisés ou en cours de privatisation est longue (GDF, France Telecom, la Poste) et partout ce sont les mêmes conséquences pour les salariés et les usagers : détérioration du service, difficultés d’accès pour les usagers, licenciements massifs, restructuration, etc. …sans parler de la mise à mal d’un des principes du service public : l’égalité d’accès sur le territoire n’existe quasiment plus dans ces secteurs. C’est le cas notamment de la Poste qui, plusieurs décennies en arrière, était accessible de façon égale, qu’on habite dans une grande ville ou dans un patelin corse. La Poste est devenue une S.A. le 1er mars 2010. Cela n’a été qu’une étape dans la destruction du service postal et télécom en France. En effet, le courrier est moins bien distribué : avant les années 1970, la norme de distribution de courrier était fixée à J+1 c’est à dire que le courrier envoyé vers quelque destination en métropole que ce soit était sûr d’arriver le lendemain. Aujourd’hui, si ton courrier arrive deux jours plus tard c’est un miracle ! Beaucoup de bureaux de poste de proximité ont été fermés afin de réduire le personnel et on propose même aux postiers maintenant de faire plus que distribuer le courrier, on leur propose de vendre des téléphones, de relever les compteurs EDF, etc. …bref de travailler plus pour gagner toujours moins.

 La mise à mal des services publics n’est pas juste assurée par les privatisations.

La transformation de services publics en plusieurs filiales a aussi causé énormément de dégâts. La Poste et la SNCF ont été divisées en plusieurs sous-entreprises, appelées EPIC. L’objectif recherché est de socialiser les pertes et privatiser les profits. Les services publics avaient été conçus pour que les activités rentables aident à financier les activités non rentables : c’est la péréquation tarifaire. Par exemple à la SNCF, les TGV sont plus rentables que les trains de banlieue. Les profits des TGV financent les déficits de trains de banlieue. Cela fonctionne quand tout est dans la même boite mais pas quand on divise en plusieurs EPIC. On donne donc au privé ce qui est rentable et on laisse pourrir ce qui ne l’est pas.

 Les autres services publics sont-ils épargnés ?

Certains services publics ne seront pas privatisés dans l’immédiat mais subissent des coupes budgétaires drastiques et le gouvernement actuel continue la même politique en la matière. Les différents gouvernements nous expliquent à longueur de temps que le service public a fait son temps. Nous ne pourrions plus nous permettre ce « train de vie » et comme nous en avons suffisamment profité et que c’est la crise, il faut maintenant payer la facture. Quand on y regarde de plus près, le problème n’est pas que nos aïeux aient vécu au dessus de leurs moyens pendant des années mais il réside dans la politique fiscale des gouvernements successifs. En effet, les gouvernants ont trouvé le moyen d’empêcher leurs amis, familles et autres de payer des impôts. Il existe des centaines de manières de ne pas payer d’impôts quand on est fortuné ou qu’on est une entreprise (ce n’est pas contradictoire d’ailleurs !). Le meilleur exemple de cela est que Liliane Bettencourt ne paie que 0,25% d’impôt par an… soit bien moins qu’un salarié de base de l’Oréal !

Les riches payant moins d’impôts que le reste de la population, le manque à gagner pour l’État est conséquent et les caisses sont vides. L’État réduit donc les dépenses publiques notamment dans les services publics. En 2001 est lancée la LOLF, la Loi Organique relative aux Lois de Finances, qui vise à réduire les dépenses de l’État en créant une politique de rentabilité des services publics et de culture du résultat. Tous les services publics doivent produire des résultats pour justifier les dépenses. Derrière ces termes se cache la volonté d’appliquer aux services publics les mêmes critères qu’au privé : si tu n’es pas rentable, tu dégages.

Mais ce qui va accentuer le dégraissage des services publics, ce sera la mise en place par Sarkozy de la RGPP (Révision Généralisée des Pratiques Publiques) en 2007. On va réduire les fonctionnaires dans les différents services, réduire les dépenses et ne plus assurer dans les différentes régions l’accès au service public. Le chiffre clé est le non-remplacement d’un départ de fonctionnaire sur deux à la retraite. En tout, de 2007 à 2010, ce sont plus de 100 000 fonctionnaires qui ne seront pas remplacés.

 Aujourd’hui, le résultat de cette politique est visible à l’œil nu.

Dans l’éducation, on manque de personnels partout, les classes sont surchargées, les enseignants débordés et la qualité de l’enseignement s’est clairement dégradée. Dans l’Enseignement Supérieur, cette politique a été accompagnée de l’autonomie financière et a conduit toutes les universités françaises au déficit budgétaire de plusieurs millions d’euros chacune…

Dans la santé, le constat est encore plus inquiétant. Les hôpitaux publics sont dans un sale état et ne peuvent accueillir leurs patients dans de bonnes conditions. Les heures d’attente aux urgences s’allongent, les soins rendus sont de moins bonne qualité et les travailleurs des hôpitaux se tuent à la tache enchainant les gardes et les patients… tout ça au plus grand profit des cliniques privées qui pullulent dans le pays.

Et pour faire passer la « pilule » et justifier ces mesures politiques faites de connivences et de petits cadeaux entre amis,  depuis trente ans on dénigre les fonctionnaires, mais l’on ne parle jamais des « intouchables protégés à vie » : Bernard Arnault, Liliane Bettencourt, Gérard Mulliez, Axel Dumas, Gérard et Alain Wertheimer, Serge Dassault, François Pinault, Vincent Bolloré, Xavier Niel, Pierre Castel, etc, etc… C’est-à-dire, les vrais assistés du système !

 

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