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Blog des Militants Communistes d'Arras

Blog de la section du Parti Communiste d'Arras. 14 avenue de l'hippodrome 62000 mail: arraspcf@gmail.com

Les Cahiers communistes de la Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais : Les raisons de notre colère !

 

Un point de vue qui mérite d'être lu :

 

 

 

Hier mercredi 22 mai, les juges du Tribunal de Commerce d’Arras, c’est-à-dire les représentants de la bourgeoisie patronale locale, qui s’élisent entre eux, ont répondu à la « mafiaviande » transnationale, en déclarant la liquidation totale de l’usine de production de lasagnes fraîches, Fraisnor, située à Feuchy, dans la zone industrielle sud d’Arras, et les licenciements des 120 salariés.


Nouveau coup dur pour l’emploi dans la circonscription arrageoise, ces emplois « si défendus » par François Hollande, son gouvernement, ses députés qui en ont fait une priorité nationale comme pour nous faire patienter en attendant un éventuel retour des investisseurs quand les conditions seront réunies, c’est-à-dire quand le coût du travail sera au niveau des pays low-cost, un Smic à 500 euro avec des « charges » supprimées.
Nouveau coup dur pour le département du Pas-de-Calais, après les fermetures complètes et en quelques mois d’une usine de production de textiles spéciaux, Meryl Fiber (- 300 salariés), d’une usine de fabrication d’aliments pour bétail, Vigala (- 40 salariés), la restructuration d’une usine de transformation automobile, Durisotti (- 100 salariés), la fermeture d’un l’abattoir de transformation de viande de poulets, Doux Graincourt (- 230 salariés), la fermeture d’un entreprise de BTP, Dezelus (-120 salariés), de Vistéon (- 240 salariés)…

 

 

A ceci ajoutons, les menaces graves et sérieuses sur les usines : Faurécia (120 salariés), Bridgestone (1200 salariés), Stora Enzo (450 salariés) Cheminées Philippe (120 salariés), TKE UGO (600 salariés), Apéram (250 salariés), Lisi Automotive (100 salariés), Calaire Chimie (100 salariés), Librairies Chapitre (40 salariés), et à la Cristallerie d’Arques (6000 salariés)… sans oublier les centaines de TPE et PME sur le fil, et les milliers d’emplois en sursis dans tous les secteurs de l’économie de productions et de services…
Dire qu’Arnaud Montebourg, le « golden dandy » du gouvernement, vient de déclarer en s’autocongratulant au milieu d’une nuée de courtisans bourguignons : « Le ministère du redressement productif a fait ses preuves » bla-bla… alors imaginez s’il ne l’avait pas fait !


Pourtant, les salariés et leur syndicat CGT ont manifesté depuis des mois leur envie de conserver leurs emplois. Des actions menées au Salon de l’Agriculture où ils ont rencontré le ministre Le Fol ; une action périlleuse en se hissant en pleine tempête de neige sur des silos de 30 mètres pour faire venir le ministre délégué à l’agroalimentaire Garot en Préfecture et obtenir la garantie que la Communauté Urbaine rachète les bâtiments du site pour dégager les fonds nécessaires à l’achat des denrées de base ; une marche d’une semaine vers Paris où ils ont été reçus à l’Elysée, la grève de la faim du secrétaire du CHSCT…


Avec 1 million d’euro (le salaire mensuel d’un grand joueur de foot, quelques heures de guerre au Mali, le prix d’un des missiles lancés sur Tripoli…) accordés en prêt par l’Etat et le rachat des bâtiments par la CUA, les emplois étaient sauvés car le carnet de commandes commençait à se remplir à nouveau…
Sauf que le Tribunal de Commerce n’a pas entendu les salariés courageux plus que volontaires pour le travail. Les juges de la bourgeoisie ont préféré écouter le liquidateur qui y voit un profit, pour déclarer la mort sociale des 120 salariés.


Cela nous ramène un instant à cette position d’un couple de cadres supérieurs suite à l’annonce de la baisse de 75% des allocations familiales accordées pour leur deux enfants : « cela ne nous dérange pas, nous donnons déjà aux associations caritatives… ce qui nous dérange, c’est que cet argent va aller directement dans les poches des assistés sociaux qui préfèrent les allocations plutôt que de travailler » Il ne manque que le petit mot sur les étrangers ! Bref !
Aujourd’hui, 120 familles vivent désormais la situation des salariés dans le film de 1940 : « les raisins de la colère ». 120 qui redoutent la détresse sociale que connaissent les 240 salariés de Doux à Graincourt, une usine qu’ils avaient soutenu il y a 9 mois dans la solidarité de classe, pour refuser et éviter la fermeture d’une usine qui abattait jusqu’à 50 000 poulets par jour et les transformait en barquettes de produits frais.


Aucune compassion et aucun sursis pour les 120 salariés sacrifiés sur l’autel des profits, alors que quelques jours plus tôt, Jan Frasen, le directeur hollandais de la société chypriote Drapp (amalgame du mot « paard » qui signifie cheval en néerlandais), à l’origine de la crise de la mafiaviande, qui a touché de plein fouet Fraisnor et d’autres usines, était condamné en appel par le Tribunal de Den Boch au sud de la Hollande, à 50 000 euro d’amende et 6 mois de prison avec sursis… justice à 2 vitesses, justice de classe… !
Les salariés de Fraisnor ont certes été abattus moralement par cette justice expéditive, mais rapidement ils ont décidé de continuer leur combat à l’instar de la décision du TC.


A l’issue de l’audience, le syndicat a fait une déclaration qui dénonce tous les protagonistes de cette liquidation et qui finit ainsi : « Pour ces raisons, les salariés avec leur syndicat CGT décident l’occupation ferme de leur entreprise. Seul aura accès sur le site, le personnel actif dans cette occupation. D’autres formes d’actions seront prévues dans les jours à venir »
Donc à partir d’aujourd’hui, l’usine est complétement sous la maîtrise des salariés et de leur syndicat, et ils ne lâcheront rien comme ils n’ont rien lâché depuis 3 mois, ils resteront debout jusqu’au bout, soyons en sûr.
Cette nouvelle déchéance d’une industrie doit nous ouvrir les yeux et renforcer notre sentiment de classe sous domination capitaliste d’une classe qui ne lutte que pour elle-même, que pour sa survie et son propre avenir, sans se soucier des dégâts qu’elle provoque dans notre camp. Nous le répétons, une barricade n’a que deux côtés, le capitalisme ne tient qu’en exploitant les travailleurs quand les travailleurs n’ont pas besoin du capitalisme pour vivre et s’émanciper des dogmes qui les contraignent et des chaînes qui les entravent.
- Comment envisager l’avenir sur les décombres de nos usines et sur la mort sociale de dizaines de millions de travailleurs, sacrifiés par une poignée de capitalistes et de financiers qui dominent ce monde sans partage et sans tabou, au nom des profits ?

 


- Comment faire confiance aux politiciens des droites et de la social-démocratie qui pavanent en toute décontraction et s’affichent en toute sérénité malgré la crise sociale et sociétale qu’ils transforment en crise économique pour mettre encore plus l’économie au service de la finance et du patronat plutôt qu’au service du peuple ?
- Comment admettre cette négation de la lutte des classes dans un moment où des millions de travailleurs sont volontairement dépourvus de leur seul moyen de subsistance qu’est un salaire lié à un travail ?
Aussi, notre avenir collectif et individuel ne dépend que de nous-mêmes, de notre conviction qu’une alternative au capitalisme est possible quand on (politiques et médias à la solde des grands argentiers décideurs) veut nous démontrer le contraire. Aussi, nous répétons cette phrase de Lénine : « où il y a volonté, il y a chemin »
Il y vraiment urgence à créer un Front Populaire capable d’inverser le cours du temps, en se débarrassant des opportunismes politiciens qui nous pourrissent l’avenir, et des manoeuvres de basse-cour où les coquelets chantent avec leurs pattes dans le fumier. C’est en exigeant l’impossible, comme disait Ernesto « Che » Guevara, que tout deviendra possible, c’est là une question de volonté à construire notre propre avenir, pour nous, pour nos enfants, pour l’avenir.


Certes, on ne passera pas du capitalisme ultra-libéral au socialisme réel sur un clin d’oeil ou en appuyant sur le bouton qui déclenchera le Grand Soir, mais nous pouvons préparer les conditions qui feront changer la peur de camp et qui amèneront des victoires quand depuis des années nous ne subissons que des défaites.
Notre tâche d’avant-garde est de démonter au peuple laborieux, quelle est sa puissance quand il est organisé en Front Populaire uni et déterminé à inverser le cours de cette vie humiliante et asservie, que le capitalisme nous fait subir un peu plus chaque jour.

 

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