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Blog des Militants Communistes d'Arras

Blog de la section du Parti Communiste d'Arras. 14 avenue de l'hippodrome 62000 mail: arraspcf@gmail.com

Gratter le vernis du Front national.

l'éditorial de Paule Masson/Humanité

                                                                                                                 «Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe… » Vu le sujet qui nous préoccupe, le journal de Jaurès ne pouvait que citer… Jean Jaurès. L’art de masquer leur véritable dessein est devenu un sport très pratiqué par les partis politiques, qui ont beaucoup à cacher.

 Depuis que Marine Le Pen a entrepris de camoufler le programme ultralibéral du Front national sous des couches de peinture sociale, cette organisation d’extrême droite serait devenue, aux yeux d’une grande partie de l’UMP, des médias bien-pensants et même, d’une certaine gauche libérale, un « parti comme les autres ».

 L’opération de dédiabolisation est à l’œuvre. Où mène-t-elle ? Quels intérêts sert-elle ? L’histoire ne se répète pas, mais elle est souvent riche d’enseignements pour éclairer le présent. L’expérience des années 1930 beaucoup y font en ce moment référence nous enseigne que, sans complicité, lextrême droite serait restée un courant de pensée minoritaire. Pendant les années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale, la vérité impose de ne jamais oublier que les partis de lordre ont bénéficié de la collaboration d’élites dirigeantes, de membres éminents de la bourgeoisie et du patronat qui considèrent alors que le fascisme est une force utile pour le capital en crise et un mal nécessaire pour asseoir leur pouvoir sur le monde.

 Aujourd’hui, plutôt que de succomber à l’imposture bleu Marine, tout impose de gratter le vernis et d’en montrer le vrai visage. Il y a du monde à la tâche, des associations qui refusent que les pauvres soient associés à des assistés ou à des fraudeurs, les syndicats qui luttent pied à pied dans les entreprises pour porter les valeurs de solidarité contre le poison de la division, les partis de la gauche anticapitaliste, dont le Front de gauche qui oppose aux thèses frontistes le choix radical de l’humain. Nous le faisons avec ce numéro, en nous intéressant de près aux agissements de Marion Maréchal-Le Pen, élue à l’Assemblée nationale l’an dernier.

 Derrière les mots, les faits parlent. L’amnistie des syndicalistes ? Une « loi clientéliste et démagogue », a dénoncé la députée frontiste. Les licenciements boursiers ? Pas touche aux pleins pouvoirs des actionnaires, a-t-elle plaidé, défendant le principe de rachat d’entreprise par LBO (des fonds financiers) au nom du droit aux dividendes. Même paré d’intentions sociales, le Front national reste ce qu’il est : un parti dont le programme économique est foncièrement antisocial et qui, en voulant inscrire la préférence nationale dans la Constitution, reste ouvertement raciste, xénophobe, islamophobe. Marine Le Pen ne vient-elle pas de déclarer, en réaction à la réforme de la politique familiale, qu’elle aurait « supprimé les allocations familiales aux étrangers » ?

À trop laisser ces idées se répandre, elles se banalisent. Le Front national se réjouit que la droite classique cède à ses théories nauséabondes. Cela légitime sa place dans le paysage. La crise, pourtant, devrait fonctionner comme une alerte supplémentaire car elle nourrit le terreau de la désespérance sociale sur lequel pousse le chiendent de l’extrême droite. Son reflux passe donc par des programmes de rupture avec l’austérité, de réensemencement de l’idée sociale, par la promotion d’un horizon qui donne chair au vivre ensemble et permette d’espérer. Dans son éloge du courage, Jaurès évoquait la nécessité de « comprendre le réel », pour « aller à l’idéal ».

 

                       

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