8 Novembre 2011
lundi 07.11.2011 - La Voix du Nord
Les fédérations du Nord et du Pas-de-Calais du Parti communiste cochent en rouge la journée du samedi 26 novembre sur leur calendrier militant. À l'ordre du jour à Lille et Lens, deux cortèges contre un seul ennemi : l'austérité.
PAR DOMINIQUE SERRA
La manifestation lensoise partira à 10 h de la place du Cantin, celle de Lille une heure plus tard devant la préfecture. Sous le label « L'humain d'abord », breveté par Alain Bocquet lors de la dernière campagne des régionales, on défilera donc contre l'austérité avec, en toile de fond, la campagne de la présidentielle derrière la candidature de Jean-Luc Mélenchon.
« Nous voulons faire entendre une autre voix et présenter d'autres choix », résume Fabien Roussel.
Au lendemain du G20 de Cannes, le secrétaire de la fédération du Nord du PC relève que les six G20 tenus depuis la crise financière de l'automne 2008 n'ont rien résolu. « On est très loin d'avoir moralisé le capitalisme, la crise est plus forte, le discours de Nicolas Sarkozy c'est la rigueur... ou la ruine. Ils veulent nous faire payer les dettes, nous voulons partager les richesses. » Petit livre rouge du programme du Front de gauche en main, Fabien Roussel développe l'analyse : « Les richesses existent, l'an dernier 85 milliards d'euros de dividendes ont été distribués en France. L'État est endetté parce qu'il s'est privé de recettes fiscales importantes. » L'inversion de la tendance suppose donc une réforme fiscale radicale. Au Front de gauche, on plaide pour la mise en place d'une tranche supplémentaire de l'impôt sur la fortune, une taxation des revenus financiers à hauteur de 41 %, la récupération de 50 milliards sur les niches fiscales et la suppression de la moitié (15 milliards) des exonérations de charges sociales.
« Si la taxe sur les transactions financières avait été mise en place dès 2009, à l'échelle de l'Union européenne, elle aurait déjà rapporté 200 milliards d'euros par an », souligne Fabien Roussel en rappelant que depuis 20 ans dans l'OCDE, la moyenne des salaires a progressé de 81 %, celle des dividendes de 355 %.
Dominique Watrin, président du groupe communiste au conseil général du Pas-de-Calais, évoque l'austérité comme un contre-sens économique : « Elle n'amène que la récession, comme en Grèce. » Son homologue nordiste Charles Beauchamp rappelle de son côté les difficultés des collectivités : « Depuis 2004, la dette de l'État au conseil général enfle et représente deux milliards. »