Où en est le projet de centrale thermique près d'Arras?

Un avis favorable et beaucoup de questions

19.12.2010 - La Voix du Nord

 J.-M. Châtelet et Gabriel Bertein, ont commenté les réserves et les recommandations du commissaire-enquêteur.

Les opposants restent mobilisés et espèrent encore enrayer le processus qui devrait se conclure avec la décision du préfet du Pas-de-Calais.

Les opposants rappellent que les seules données en terme de pollution avaient été fournies par Alpiq. Ce que ne nie pas le groupe suisse qui tient toutefois à préciser que les analyses effectuées et fournies par leurs soins (ce que prévoit la loi) pour le montage du dossier, ont été soit payées par eux mais « réalisées par des experts indépendants », ceux des bureaux Véritas ou Kaliès (pour l'air), ajoutés aux relevés ATMO (pour références) réalisés sur l'Arrageois. « Ces cabinets sérieux mettraient-ils leur crédibilité en cause en donnant des chiffres aléatoires ? » interroge Brice Bornet. Les analyses sont d'ailleurs contrôlées par l'ADRIAL. « Si on pouvait acheter des études, cela se saurait !».

Pour ALPIQ et surtout la CCI d'Arras qui défend ce projet bec et ongles, 3CA est viable et ce qu'il implique en matière environnementale est minime, bien en dessous des normes de l'Organisation mondiale de la santé. Le tout est de savoir ce que l'on veut : accepter une pollution (moindre qu'une grosse usine ou qu'une centrale à charbon) et bénéficier en contrepartie d'emplois, d'une manne financière susceptible de booster l'économie locale ? Est-on prêt à sacrifier un peu des avantages de la campagne et de sa santé (même si les risques envisagés demeurent mesurés) au nom de ce que d'autres jugent être le progrès ? On connaît aujourd'hui l'avis de ceux, concernés au premier chef puisqu'ils seront, de fait, riverains de la centrale. Les opposants qui ont eu l'occasion de s'exprimer lors de l'enquête publique pèseront-ils dans l'avis du préfet ? En tous les cas ils s'interrogent sur « le parti pris » du commissaire enquêteur qui a fait « peu cas » de l'importance des observations dénombrées lors de l'enquête et des 2 793 signatures pour les pétitions ! Ce n'est pas rien pour les Vertes Vallées qui comptent 7 300 habitants. MM. Bertein et Châtelet ont été reçus récemment par M. Ledeun, secrétaire général de la préfecture. Ils lui ont fait part de leurs doutes quant à la réelle utilité d'une telle centrale « qui produirait essentiellement à l'export ». Enfin, Gabriel Bertein et son association Rivière nature et patrimoine ont sollicité l'intervention du médiateur de la République, sur la demande d'annulation de l'enquête publique.