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Blog des Militants Communistes d'Arras

Blog de la section du Parti Communiste d'Arras. 14 avenue de l'hippodrome 62000 mail: arraspcf@gmail.com

Municipales à Arras: «Au PC, on est des bêtes de désert, on a eu soif, mais on est toujours là!», dit René Chevalier

Si on plagiait la citation, on écrirait bien volontiers que «La patience est un plat qui se mange froid!» René Chevalier ne dira pas le contraire. Candidat aux municipales à Arras sur la liste de gauche et sous étiquette communiste en 2008, il va enfin faire son entrée au conseil… en 2013 !


Pour cause de désistement. Mais en cinq ans, de l’eau a coulé sous le pont et le représentant du PC compte bien faire entendre sa voix… en solo. Entre partis de gauche, la vie n’est plus un long fleuve tranquille. Entretien.

 

René Chevalier 1

Pour René Chevalier, qui arrive au conseil municipal, le PC va se mettre en ordre de bataille pour faire une liste aux municipales.

 

 Alors finalement vous entrez au conseil municipal d’Arras. Pourquoi si tardivement ?


« En décembre 2007, après concertation avec les socialistes, la section PC avait approuvé un accord pour les municipales de 2008 afin d’avoir un élu communiste. Mais… il n’y a eu qu’un tour et la liste n’a fait que sept sièges. Et comme j’étais en onzième position ! Depuis nous n’avons plus eu aucun contact avec les socialistes. Ça fait cinq ans que le PS arrageois nous écarte. On a le sentiment d’avoir été grugé par un parti qui est totalement absent de l’opposition. Et ça, c’est un problème. »

 

Comment ça écarté ?

 

« N’étant pas au conseil municipal, nous n’avons pas accès aux dossiers. Alors on travaille avec la population pour se tenir au courant. Cette désunion avec le PS nous a finalement rapprochés des habitants. Mais, les communistes arrageois ont été dépités par cette attitude des socialistes. Comme l’est le peuple avec la majorité présidentielle. Nous, au parti, on ne se bat pas pour des places, mais pour des idées. Sur l’égalité, pour les services publics, la gratuité des transports urbains comme ça se fait à Aubagne, par exemple. »

 

C’est quand même cette 11e place qui vous ouvre les portes du conseil municipal…


« Oui, c’est vrai que c’est suite au désistement d’une élue socialiste. Mais il ne faut pas croire qu’ils ont voulu nous donner ce qu’on avait déjà. C’est d’ailleurs un coup de fil du maire qui m’a confirmé que je serai le prochain élu du conseil municipal. »

 

Comment allez-vous vous situer dans l’opposition ?


« Il y a de grandes chances que je forme un groupe… à moi tout seul. Libre dans mes choix. »

 

Est-ce dire que le PC prépare une liste pour les municipales de 2014 ?


« On est parti pour. On travaille sur le terrain. On a fait une réunion avec le Parti de gauche, on va faire une réunion avec des ex NPA, des personnes qui sont dans des associations, avec des syndicalistes… »

 

Avec le MRC ?


« Ce n’est pas impossible. On a des relations avec Jean-Marie Alexandre. Pour l’instant on n’a rien formalisé, mais on sera présent à ces élections. Et on n’a pas besoin des non-promesses du PS pour espérer avoir des élus. Avec le contexte actuel, on peut faire un bon score à gauche avec une liste qui représentera tous les quartiers. Nous les communistes, on est peut-être des bêtes de désert, on a eu soif, mais on est toujours là ! »

 

Et dans la perspective d’un deuxième tour…


« Il n’y a rien d’impossible. Si le PS veut nous donner la tête de liste ! »

 

Il se dit aussi qu’Hélène Flautre pourrait peut-être conduire une liste de gauche avec le PS…


« Si c’est Hélène Flautre, c’est très clair, il n’y aura pas d’alliance. C’est du Cohn-Bendit au féminin ! Et puis, quand on est socialiste arrageois, quand on a deux députés, une sénatrice, des conseillers généraux, mettre une tête de liste verte, ça ne fait pas sérieux. Arras n’est pas une ville pour reclasser des politiques. »

 

Si on vous dit que le PC manque de visibilité, de ligne directrice, aujourd’hui, que répondez-vous ?


« Je réponds que la section n’est pas restée inactive. On a multiplié les actions. On a dénoncé la fin de la gratuité des transports urbains pour les personnes de plus de soixante ans. Une initiative qui avait été mise en place par les communistes dans les années soixante-dix. On est intervenu pour la réfection des plaques au Mur des fusillés. On a pris position contre la fermeture d’une classe à l’école Derome, contre la fermeture de l’école des Métiers d’art, contre le transfert, au centre Marie-Thérèse-Lenoir, de la médiathèque des Hauts-Blancs-Monts, même si on était d’accord pour qu’on ouvre une nouvelle bibliothèque. Le 15 mars, on est intervenu contre les expulsions. Les familles viennent nous voir en courant à cette période. On voudrait qu’il y ait des centres de soins gratuits dans chaque quartier d’Arras. Beaucoup de familles en difficulté financière n’ont pas les moyens de se soigner. On a contesté la fermeture des piscines d’Arras une semaine sur deux quand on a ouvert l’Aquarena. Notre intervention a été entendue. On est aussi intervenu auprès du maire pour une politique de commerce de proximité dans les quartiers… Nous ne sommes pas restés les deux pieds dans le même sabot. »

 


 

 

René Chevalier 2

Hervé Poly et André Detève étaient avec le secrétaire du PCF local, René Chevalier (au centre).

 

Une liste « pur jus communiste » en 2014 ?

René Chevalier n’est pas un inconnu à Arras, où il est né en 1958. Après un licenciement économique, il a adhéré au PC en 1985, commune où il fut candidat aux municipales en 1989. En 1995, première candidature à Arras, puis aux cantonales : à Avesnes-le-Comte en 1998, et à Arras Nord en 2011. Autre fierté… « Être le papi de deux belles petites filles ».

 

Au siège, avenue de l’Hippodrome, il était accompagné d’un fidèle militant, André Detève et d’Hervé Poly, le secrétaire de la fédération communiste du Pas-de-Calais, qui a estimé que « À Arras, on est en capacité de faire une liste pur jus communiste. C’est possible avec 80 % de communistes et 20 % de sympathisants non cartés. Mais on est aussi dans une dynamique pour élargir avec nos partenaires, avec des composantes du Front de gauche, notamment des ex NPA. » Quant aux rapports avec les socialistes…

 

« À Arras, et ce n’est pas qu’une image en lien avec l’exposition, on ne veut pas être la cinquième roue des carrosses. Dans la ville de Robespierre, il y a besoin d’avoir des gens incorruptibles », explique un Hervé Poly qui rappelle qu’« au niveau départemental, il n’y a aucune rencontre entre le PS et le PC. Il n’y a pas d’accords, pas d’échanges ! On n’a aucune relation. Mais… notre porte est toujours ouverte. »

 

 

Publié le 13/04/2013

Par MARCO VERRIEST

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