20 Décembre 2010
Banque Centrale Européenne : le contribuable à la rescousse de sa banque
centrale.
Ce n’est qu’une phrase dans la déclaration finale des chefs d’Etat de la zone euro lors du Conseil européen du vendredi 17 décembre. Mais elle pourrait peser plusieurs milliards d’euros dans les comptes publics des seize états de la monnaie unique.
Ces dirigeants européens déclarent en effet « être déterminés à garantir l’indépendance financière des banques centrales de l’Eurosystème », c’est-à-dire de la Banque Centrale Européenne (BCE) et des seize banques centrales nationales des pays ayant adopté l’euro, à l’instar de la Banque de France.
Cela rappelle que les contribuables des seize Etats membres doivent renflouer la banque centrale de leur pays (par exemple les Français pour la Banque de France) si elle n’était plus suffisamment capitalisée pour continuer sa mission.
Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a pris soin de faire répéter cette obligation aux chefs d’Etat lors du dîner du jeudi 18 décembre. Le matin même, il avait acté avec ses homologues du Conseils des gouverneurs de la BCE le doublement du capital de la banque, grâce à une injection de 5 milliards d’euros venant des seize banques centrales nationales (711 millions d’euros pour la Banque de France).
Jean-Claude Trichet s’inquiète de couvrir les pertes éventuelles qu’encourent la BCE et, par ricochet, les banques centrales nationales de la zone euro, si les obligations de la Grèce, de l’Irlande, du Portugal et de l’Espagne, qu’elles ont achetées pour 72 milliards d’euros depuis mai 2010 pour aider ces Etats membres, n’étaient pas remboursées.
Dès lors, le contribuable paierait aussi cette note d’une faillite d’un Etat de la zone euro, comme la Grèce ou l’Irlande, jusqu’ici secouru par la BCE et ne pouvant plus rembourser ses emprunts. »
Frank Paul Weber, La Tribune, lundi 20 décembre 2010, page 6.