27 Avril 2008
Il semblerait que ce fut Aragon qui souffla au Parti Communiste, l’idée de demander à Jean Renoir de réaliser un film qui porterait bien haut les résolutions du récent congrès du parti communiste pour les élections législatives de 1936.
Le film s’ouvre sur un cours de géographie, dans une école primaire de banlieue. Devant une carte de France, les enfants s’interrogent sur le pourquoi de leur misère. La réponse est fournie par un choeur parlé « La France n’est pas aux français, car elle est aux 200 familles, la France n’est pas au français, car elle est à ceux qui la pillent. » . Le film articule des séquences documentaires « rejouées » par les principaux dirigeants du parti avec des saynètes fictionnelles, construites autour de 3 tableaux :
– une cellule communiste qui déclenche une grève contre les cadences infernales et le licenciement d’un vieux travailleurs
– des militants qui s’opposent à la saisie des biens d’un paysan
– l’accueil par un groupe de jeunes communistes d’un jeune chômeur affamé et diplomé, accueil rythmé par les chants de la Chorale populaire de Paris.
Au delà de ses objectifs électoraux, rallier la classe moyenne au vote Front populaire, et de sa rhétorique de parti, on reconnaît le style du réalisateur, notamment à travers l’humanisme des personnages, qui rappelle les grandes figures de ses autres œuvres : Toni, La Marseillaise, La Bête humaine.