19 Février 2008
Dans un « message à ses compatriotes » diffusé dans le quotidien Gramna, Fidel Castro admet n’avoir pu surmonter les séquelles d’une grave hémorragie intestinale qui l’a conduit à céder en juillet 2006 les rênes à son frère Raul, 76 ans, donné favori pour une succession à laquelle peut aussi prétendre le vice-président Carlos Lage, un médecin de 56 ans incarnant la nouvelle génération.
Célèbre dans le monde entier pour ses enflammées et interminables discours devant les foules, Fidel Castro, avec son éternel uniforme vert olive, sa barbe et ses cigares, a symbolisé le guérillero victorieux durant la guerre froide, avant de s’aliéner nombre de sympathies internationales, dont celles de l’Europe, pour son refus d’assouplir son régime.
Durant près d’un demi-siècle, le dirigeant cubain qui s’est voulu, avec son compagnon Ernesto "Che" Guevara, le champion de l’exportation de la révolution et du socialisme en Amérique latine, mais aussi en Afrique et même en Asie, a tenu tête aux Etats-Unis.
Dix présidents à la Maison Blanche n’ont pu en venir à bout, malgré un embargo économique draconien, une tentative ratée de débarquement d’anti-castristes à la Baie des cochons en 1961 et maints complots pour l’assassiner.
Figure incontournable de la deuxième moitié du XXe siècle, Fidel Castro, dernier survivant de la génération des Nasser, Nehru, Tito, avait été élu symboliquement à la présidence du dernier sommet des Non-alignés à La Havane en septembre 2006.
De nombreux pays occidentaux, tels les Etats-Unis, l’Espagne, le Royaume-Uni et la France, ont souhaité une démocratisation de Cuba, d’autres comme le Vietnam ou la Chine saluant son parcours "révolutionnaire". La France a exprimé une nouvelle fois son amitié pour le peuple cubain et sa disponibilité à coopérer avec ce pays et à l’accompagner sur le chemin qui doit conduire vers la démocratie et les droits de l’Homme.