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12 Juin 2020
Saisi d’urgence par des associations et syndicats dont la CGT et la LDH, pour rétablir le droit de manifester, le Conseil d’État rendra sa copie en début de semaine prochaine.
On explique aux Français qu'ils peuvent aller au café et à la messe, mais pas manifester.
C'est difficilement compréhensible ». déplorait hier l'avocat de la LDH Patrice Spinosi.
Une dizaine d'associations de syndicats ont saisi d’urgence le Conseil d’État pour demander le rétablissement du droit de manifester, proscrit pour cause d’épidémie alors que le pays poursuit son déconfinement.
« Même les parcs d'attractions ont rouvert. Aujourd'hui c 'est le Puy du Fou ! », renchérit Michaël Ghnassia, qui défend SOS Racisme.
Pour rappel, le décret du 31 mai stipule : « Tout rassemblement. réunion ou activité sur
la voie publique (... ). mettant en présence de manière simultanée plus de dix personnes, est interdit sur l’ensemble du territoire de la République ».
Mais sans attendre la levée de l’interdiction, des rassemblements ont eu lieu aux quatre coins de la France. Des manifestants ont été verbalisés, déplore Me Paul Mathonnet, qui représente les syndicats CGT, FSU, le Syndicat de la magistrature (SM) et le Syndicat des avocats de France (SAF).
Or. « le droit de manifester n 'est pas un luxe. Il est au centre de la vie démocratique », plaide-t-il. Une Interdiction qui «arrange»?
Mardi, des milliers de personnes étaient rassemblées à Paris en mémoire de George Floyd, Afro-américain tué par un policier blanc à Minneapolis. Quelques heures avant, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avait expliqué que bien qu’interdite, cette manifestation serait tolérée et ne donnerait pas lieu à des « sanctions ».
« C’est une situation absurde », dénonce Me Spinosi, pour qui « Il faut que le droit soit dit». Les sanctions «sont appliquées dans des conditions totalement arbitraires », critique aussi Me Mathonnet.
Pour ces avocats, il ne faut plus attendre pour rétablir le droit de manifester, qui est selon l’avocat de la CGT, « l 'angle mort de sortie du confinement ». « En cette période, cela arrange plutôt le gouvernement que les manifestations soient interdites ». note Me Spinosi.
On est dans « le dernier carré des interdictions ». estime Charles ToubouL directeur des affaires juridiques au ministère de la Santé.
Le gouvernement doit trouver, dit-il, « l’équilibre le plus Juste » entre le respect des libertés et la situation sanitaire. Il demande au Conseil d’État « quelques jours » :
le président Emmanuel Macron doit s'adresser aux Français dimanche. « Tout ça va être réexaminé, vraisemblablement dans le sens de l’allègement », assure le représentant du gouvernement.