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13 Juin 2020
Un chômage partiel au rabais, des accords boulot contre 13e mois, des Polonais pour remplacer des intérimaires mis au chômage : la toile de fond de l’intervention de Macron, dimanche.
Plusieurs centaines de salariés ont manifesté vendredi contre l’accord de Derichebourg qui troque un emploi contre des acquis sociaux, photo afp
Après que le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a fait savoir qu’il considérait que l’heure était désormais au retour au travail, le chômage partiel semble avoir de moins en moins les honneurs du gouvernement. Cette mesure protectrice pour éviter les licenciements en cas de ralentissement de l’activité coûte manifestement « trop cher ».
La secrétaire d’État à l’Économie Agnès Pannier-Runacher a en effet évoqué vendredi une baisse de la prise en charge du chômage partiel au VT juillet pour les entreprises et une baisse de l’indemnisation pour les salariés au micro de BFM TV Et là...
Branle-bas de combat. Pas question d’inquiéter les entreprises et le ministère du Travail est immédiatement intervenu pour « ne pas confirmer du tout » cette hausse.
En revanche, pas un mot sur la baisse de l’indemnisation pour les salariés qui se négocie en ce moment au ministère du travail pour passer de 70 à 60% du salaire brut, sauf pour les salariés au Smic qui resteraient indemnisés à 100%.
Seuls les syndicats de salariés y sont opposés, et très fermement.
Autre crainte : que les patrons en profitent pour avancer leurs pions en matière de casse de l’emploi. Alors qu’un plan d’aide de 15 milliards d’euros pour l’aéronautique a été annoncé cette semaine, Derichebourg aeronautics a annoncé vendredi la signature d’un accord de performance collective.
Une jolie formule qui signifie la fin des indemnités transport ou repas ou la suppression du 13e mois pour les salaires supérieurs à 2,5 fois le smic.
FO majoritaire sur le site a accepté de signer parce que la direction « prévoyait un PSE de 700 personnes sur les 1 600 salariés », explique Éric Fabre, le secrétaire général FO du CSE et qu’« à FO, on a choisi de sauver l ’emploi ».
Ouvriers nomades
Autre type de mesures qui laissent pantois : à PSA, le constructeur automobile maintient 502 intérimaires en chômage partiel pour faire venir 531 salariés de l’usine polonaise, évidemment bien moins chers.
La CGT a voté contre, refusant que « les travailleurs PSA deviennent des nomades de l ’industrie automobile à travers l Europe ».
A.S.