20 Mars 2020
La Banque centrale européenne décide de déployer un plan de 750 milliards d’euros.
Pour faire face à la crise financière engagée, la Banque centrale européenne (BCE) a dégainé un plan d’« urgence » à 750 milliards d’euros dans la nuit de mercredi à jeudi. La BCE annonce son intention de racheter massivement d’ici la fin de l’année des dettes des États et des entreprises.
Elle espère ainsi soulager les banques et les inciter à maintenir, voire relancer leurs prêts aux ménages et entreprises, et in fine soutenir production et emploi si fortement malmenés.
L’appel à la planche à billets
Il s’agit en fait d’une nouvelle opération de quantitative easing (QE,« assouplissement quantitatif ») mais montée rapidement à la puissance 3.
Cette mesure qui, en termes plus prosaïques, consiste à faire fonctionner la planche à billets a déjà été utilisée dans la crise dite des dettes souveraines, qui menaçait l’euro au sortir du précédent krach de 2008.
La BCE avait alors inondé les grands opérateurs financiers de prêts gratuits et même à taux négatifs pour un total de quelque 2 600 milliards d’euros sur trois ans. Avec un résultat très peu probant. L’institution de Francfort avait commencé de recourir dès l’an dernier à un nouveau QE à raison de 20 milliards d’euros, compte tenu du ralentissement sensible des économies de la zone euro.
Elle y a déjà ajouté une enveloppe de 120 milliards le 12 mars. Ce qui, en fait, place le montant de ce nou- veau super-QE à 1 050 milliards d’euros sur les neuf mois restant en 2020.
Plus que jamais devrait être posée la question de la sélectivité de ce crédit nouveau vers les services publics, l’emploi, les investissements pour la défense du climat.
l’Humanité.fr BRUNO ODENT