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Blog des Militants Communistes d'Arras

Blog de la section du Parti Communiste d'Arras. 14 avenue de l'hippodrome 62000 mail: arraspcf@gmail.com

le FN vote des lois contre l’ouvrier Et ....L’évasion fiscale

Les boniments de Jordan Bardella sur des votes d’eurodéputés RN au Parlement européen

A lire et à diffuser un max !

 

Les boniments de Jordan Bardella sur des votes d’eurodéputés RN au Parlement européen

 

La tête de liste du parti d’extrême droite n’a pas assumé les votes par le groupe Europe des nations et des libertés de deux résolutions en 2015 et 2016.

Jordan Bardella est catégorique : pour lui, « les textes du Parlement européen n’améliorent en rien la vie des Français ». Invité de RTL, mardi 2 avril, la tête de liste du Rassemblement national (RN) pour les élections européennes n’apprécie guère qu’on l’interroge sur certains votes des eurodéputés RN. Actuellement, le RN compte quinze élus qui font partie du groupe Europe des nations et des libertés (ENL), composé au total de trente-sept eurodéputés.

Interrogé par Elizabeth Martichoux, Jordan Bardella a éludé deux questions précises sur des textes votés en 2015 et 2016. Dans un premier échange tendu, la journaliste souhaite faire réagir son invité sur la contradiction entre le discours du RN porté vers les travailleurs et les actions concrètes de ses élus au Parlement européen.

La réindustrialisation en Europe

Ce qu’il répond à la question : 

– « Pourquoi en octobre 2016, le FN [Front national] a voté à Bruxelles contre la réindustrialisation en Europe après la fermeture de l’usine Alstom à Belfort ? »

– « Nous n’avons pas voté contre la réindustrialisation… »

POURQUOI C’EST FAUX 

La journaliste de RTL évoque ici une résolution – de portée essentiellement symbolique – « sur la nécessité d’une politique européenne de réindustrialisation à la lumière des récentes affaires Caterpillar et Alstom », adoptée par le Parlement européen, le 5 octobre 2016. Le texte commun a été déposé par les groupes majoritaires européens PPE, Verts/ALE, ECR, S&D et ALDE. « Tout en rappelant que l’Europe était une économie sociale de marché, les députés ont demandé d’assurer une protection efficace contre les licenciements abusifs », détaille le document.

Le texte a été voté dans des conditions particulières. Le constructeur d’engins de chantier Caterpillar avait décidé, en septembre 2016, de fermer son site de Gosselies, en Belgique, entraînant la suppression de plus de 2 000 emplois. Dans le même temps, en France, Alstom annonçait l’arrêt de sa production à Belfort, menaçant ainsi plus de 450 emplois. Face à l’émoi suscité, l’Etat était intervenu.

Selon le site VoteWatchEurope, le groupe ENL a voté en majorité contre la résolution. Parmi ces eurodéputés, on trouve notamment Louis Aliot, Marine Le Pen et Steeve Briois.

Plusieurs eurodéputés du Rassemblement national s’en étaient expliqués. Le député Nicolas Bay, coprésident du groupe au Parlement, se justifiait ainsi :

« J’ai voté contre cette proposition de résolution qui veut donner de nouvelles compétences à la Commission européenne, approche trop intégrée de la politique industrielle qui devrait reposer sur la coopération entre les Etats membres. » 

Pour Steeve Briois, « seule une politique commerciale respectueuse des intérêts stratégiques de chacun qui conditionne les concessions tarifaires à la réciprocité dans les accords de libre-échange, accompagnée d’un retour aux monnaies nationales permettant de corriger les écarts de compétitivité dans la zone euro, contribuera à protéger nos industries et nos emplois. J’ai bien évidemment voté contre ce texte ».

  L’effectif du Front national s’amenuise au Parlement européen

L’évasion fiscale en Europe

Elizabeth Martichoux poursuit l’interview avec un second exemple à Strasbourg en questionnant Jordan Bardella sur l’action du RN sur l’évasion fiscale. Selon lui, les eurodéputés de son parti aimeraient bien lutter contre l’évasion fiscale, mais les textes proposés par le Parlement européen ne répondraient pas à leurs attentes.

Ce qu’il répond à la question : 

– « Vous avez refusé, en décembre 2015, le groupe Front national, de voter pour la lutte contre l’évasion fiscale. »

– « C’est faux, vous êtes en train de faire la publicité des textes du Parlement européen qui n’améliorent en rien que ce soit la lutte contre l’évasion fiscale… »

– « C’était pour améliorer la transparence sur les politiques d’impôts sur les sociétés en Europe… »

– « C’est faux, Mme Martichoux, ce que vous dites est faux. »

POURQUOI IL FAUT NUANCER

On parle dans ce cas précis d’une résolution du 16 décembre 2015 adoptée par le Parlement européen « en vue de favoriser la transparence, la coordination et la convergence des politiques en matière d’impôt sur les sociétés au sein de l’Union ». Ce texte a été voté en réaction au scandale des « LuxLeaks » en novembre 2014, qui a mis en lumière les accords fiscaux secrets passés entre le Luxembourg et de nombreuses multinationales.

 

Sur cette résolution, le groupe ENL n’a pas voté « contre », mais s’est en majorité abstenu. Parmi ces abstentionnistes, les principaux eurodéputés RN comme Marine Le Pen, Nicolas Bay, Dominique Bilde ou encore Jean-François Jalkh.

Bernard Monot avait pris la parole au nom du groupe européen (qu’il a quitté en mai 2018) pour faire part de ses doutes :

« Nous déplorons le temps qu’il a fallu aux institutions européennes pour prendre la mesure des ravages de l’optimisation fiscale agressive. Merci aux lanceurs d’alerte ! Le manque à gagner pour la France serait de 15 milliards d’euros par an, probablement dix fois plus pour l’Union. Mais je doute de la sincérité des intentions lorsque l’on sait que M. Juncker est le principal artisan du scandale des LuxLeaks. » 

Au-delà de ces points, la rhétorique de M. Bardella, qui rappelle celle de Mme Le Pen sur le pacte de Marrakech ou le traité d’Aix-la-Chapelle, est instructif sur la stratégie adoptée par le Rassemblement national pour cette campagne européenne : discréditer les journalistes pour ne pas avoir à répondre sur des faits précis, et pour mieux les accuser de faire le jeu du gouvernement, tout en poursuivant une diatribe anti-Bruxelles sur lequel le parti d’extrême droite surfe depuis toujours.

Publié par le Monde le 12 février 2019

 

 

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