Liberté Hebdo 1339: l'édito de Robert

L’ÉCOLOGIE SOLUBLE DANS LE CAPITAL ?

Un nuage est passé sur l'Elysée. Sombre et menaçant, il a franchi les frontières de la communication entre un ministre impuissant et un président omniprésent. Nous sommes suspendus au feuilleton médiatique, à la tempête révolutionnaire d'un vert haut placé.

Deux questions tournent en boucle. Qui va le remplacer ? Et que va-t-il faire ?

Nul doute que, parmi les proches de Macron, il y a bien encore, en plus de François Goulet de Rugy et Barbara Pompili, d'autres courageux hussards de la parole trahie.

Avant l'élection présidentielle de 2017, beaucoup chez les Verts ou même parmi les progressistes ou les communistes pensaient que Nicolas Hulot aurait pu être le candidat du rassemblement. Ses engagements, son énergie, laissaient à croire une vision sociale de l'écologie en tant que doctrine politique. Sa belle image s'est émoussée dans son immersion ministérielle pleine de renoncements et d'abandons.

Les tenants de l'écologie libérale, comme Canfin, éphémère ministre sous la présidence Hollande, continuent de prôner une écologie compatible avec le marché. Ces nouveaux apôtres pensent toujours que la trottinette électrique  sauvera le monde tout en refusant la gratuite des transports publics et en combattant l'électricité  nucléaire.

Pourtant, la sincérité de l'engagement des militants écologistes ne peut souffrir aucun amalgame. Nous savons tous que la planète et 1es hommes sont en danger. La pollution et la dégradation des ressources naturelles, la disparation d'espèces et le réchauffement climatique sont la trace visible de l'oeuvre de destruction massive du capitalisme.

Il y a urgence. Nous ne pouvons pas regarder ailleurs pendant que la maison brûle. Mais c'est pourtant ce que font les grosses fortunes engrangeant de plus en plus de bénéfices, frénétiquement, dans une soif inextinguible d’accumulation de richesses .Sans voir, protégés par des oeillères antisociales, la misère qui s'accentue et le monde qui s'asphyxie.

Il y a urgence à construire un vrai rassemblement social, économique et écologique pour construire un nouveau pacte républicain prenant en compte la planète et I'humain d abord.

Le capital ne se laissera pas réformer, même pour sauver la planète. L'environnement dépend de l'agriculture et de l'industrie, tout comme nos modes de vie. La planète et nos vies n'ont pas de prix.