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Blog des Militants Communistes d'Arras

Blog de la section du Parti Communiste d'Arras. 14 avenue de l'hippodrome 62000 mail: arraspcf@gmail.com

Française de Mécanique : quel Avenir ? par Bertrand Pericaud

Entretien avec Bertrand Pericaud, conseiller régional communiste et président de la commission économique sur l'avenir de la française de mécanique et sur la situation de l'emploi en Nord-Pas-de-Calais.

(mai 2012, entretien qui garde toute son actualité).

 

B.Pericaud-et-Herve-POLY-copie-1.jpg

Bertrand Pericaud avec Hervé POLY secrétaire du PCF lors d'une des nombreuses rencontres avec les salairés du département ici avec le député Alain Bocquet à Boulogne sur mer.

 

L’entreprise continue à perdre des effectifs. Depuis la fermeture de la fonderie, plus de 2200 emplois ont été supprimés. Et la F.M est même contrainte par l’Etat à participer à un « plan de revitalisation du territoire », obligation que la loi impose aux entreprises qui ont supprimé des emplois.

 

L’annonce du choix de RENAULT de faire fabriquer en Espagne et en Roumanie la nouvelle génération de moteurs essence basse consommation ( H4 et H5) a fait réagir le Conseiller Régional communiste Bertrand PERICAUD, qui préside la commission économique à la région.

 

Question : comment apprécie tu la situation à la FM ?

 

Bertrand PERICAUD : La situation de la Française de Mécanique est à l’image de celle de l’industrie dans notre pays. On a là un bel outil, obtenu de haute lutte dans le cadre de la reconversion du bassin minier. A l’époque, RENAULT était la grande entreprise automobile, nationalisée. Et l’Etat avait là un instrument d’aménagement du territoire. On en est plus là, et l’Etat s’est désengagé. Depuis une décennie au moins, toute l’industrie automobile subit la politique de délocalisation des grands groupes, RENAULT et PEUGEOT, qui cherchent des taux de profits toujours plus élevés. Ce sont les équipementiers qui en ont fait le plus les frais : fermeture de JOHNSON-CONTROL, de CADENCE-INNOVATION ;quasi liquidation de FAURECIA Auchel, et de BOSAL.... A la Française de Mécanique, la fermeture de la fonderie ( délocalisée en POLOGNE)a enclenchée une réduction rapide, et ininterrompue des effectifs :on est passé de 6000 salariés à moins de 3200 !

 

Question : Pourquoi RENAULT a-t-il fait ce choix ?

 

Bertrand PERICAUD : RENAULT nous dit que les moteurs H4 et H5 ne viennent pas en concurrence avec le D4 produit ici. Mais on sait tous que le D4 c’est déjà du passé. Et l’avenir, c’est bien le H4 et le H5. La production à DOUVRIN de ces moteurs mettrait fin au cycle de déclin de la FM. C’est pourquoi j’ai interpellé le ministre de l’industrie sur le choix de Renault...

 

Question : Et alors ?

 

Bertrand PERICAUD : Quoiqu’il en dise, je pense qu’il s’en fout ! La droite ( comme l’extrême-droite d’ailleurs) semble découvrir les problèmes de l’industrie avant chaque échéance électorale. Le gouvernement a organisé des « états généraux de l’industrie » qui ont brassé du vent, sans mesures dignes de ce nom. Quant au Front National, qu’on n’a jamais vu aux côtés des salariés de la Française de Mécanique quand ils avaient besoin de soutien, de la fermeture de la fonderie à nos jours, il s’intéresse aux voix de ses salariés. Ces gens prennent vraiment les travailleurs pour des imbéciles !

 

Question : Mais la production du moteur PEUGEOT EB2 Turbo est une bonne nouvelle ?

 

Bertrand PERICAUD : Comme le disent très bien les organisations syndicales, ce projet ne fait que remplacer progressivement le TU en fin de vie. Et la direction de l’entreprise est très claire sur le sujet : l’EB2 ne créera pas d’emplois. Dans le meilleur des cas, sa fabrication contribuera peut -être à stabiliser les effectifs pendant cinq ans autour de 3000 emplois.

 

Question : Est-ce que la Région va donner de l’argent public à la française de Mécanique pour ce projet ?

 

Bertrand PERICAUD : avec les élus du groupe communiste, j’y suis tout à fait opposé. PEUGEOT n’a pas besoin d’argent public pour développer ses projets. Il n’a d’ailleurs pas conditionné la fabrication de l’EB2 à DOUVRIN à la mobilisation d’argent public. Je ne vois pas pourquoi aujourd’hui, on viendrait « lui servir la soupe » ! Au moment où l’Etat mène une politique d’austérité sans pitié pour les travailleurs, réservons les aides publiques aux PME innovantes qui créent, ou pourraient créer des emplois, ici ! Ce serait un véritable scandale de suivre le SIZIAF dans l’accompagnement de la FM ! La cour des comptes a démontré que les aides publiques aux multinationales étaient versées à fonds perdus ; et qu’elles ne créaient aucun emplois ! et ce serait le cas ici !

 

Question : Qu’est-ce qu’on peut faire pour inverser la tendance, reconstruire une grande industrie face à la mondialisation ?

 

Bertrand PERICAUD : Vaste question ! sans entrer dans le détail des propositions des communistes, il y trois types de mesures à mettre en œuvre :

  • D’abord, relancer les salaires ! Le marché intérieur français se rétrécit à cause de l’effondrement du pouvoir d’achat. Plus de 10% des salariés de la FM sont en surendettement ! C’est proprement scandaleux de ne plus pouvoir vivre sereinement de son travail ! Les communistes proposent qu’on augmente immédiatement tous les salaires de 10%, et qu’on porte le SMIC à 1600 euros brut par mois. Cette mesure aiderait sans doute à relancer le marché de l’automobile et ça serait bon pour la FM !
  • Adopter et mettre en œuvre le projet de loi déposé en 2004 par Alain BOCQUET, pour lutter contre les délocalisations industrielles.
  • Créer un grand pôle public bancaire, qui permette, par exemple, d’accompagner les PME qui ont des projets innovants créateurs d’emplois, ici, et qui n’arrivent pas à avoir accès au crédit pour les mettre en œuvre.

Mais ça ne tombera pas du ciel ! Pas de changement sans lutte !!! Toute l’histoire de notre pays ( et de notre région) le montre. Le Front populaire en 1936, la Libération et les grandes réformes de 1945/1947 ; mai 1968...c’est quand les ouvriers se mobilisent, et que le mouvement populaire se traduit dans les urnes par le vote communiste qu’on obtient les grandes avancées sociales : congés payés, sécurité sociale, nationalisations, augmentations de salaires.

 

Il faut faire monter la colère rouge ( rien à voir avec la colère noire d’extrême droite qui mène dans le mur !), comme savaient le faire nos pères et nos grands pères, avec le syndicat des mineurs et un grand parti communiste français !


 

Lu dans Voix du nord du 12/06/2013 lavoixdunord.gif

 

                            B.Pericaud

 

 

Bertrand Péricaud (PCF) : « Il faut de nouveaux projets »

 

Le président de la commission économique du conseil régional, très attentif aux destinées industrielles régionales, a été le premier élu à diffuser un communiqué, lundi, dans lequel il se disait vigilant. « Nous avons l’écho syndical, j’attends maintenant la réaction de la direction », confie Bertrand Pericaud, joint ce mardi. Outre les menaces qui pèsent sur l’emploi, il rappelle que l’entreprise douvrinoise est liée avec le conseil régional par l’octroi d’une subvention sous conditions. Sauf délibération modificative, la FM pourrait être amenée à rembourser les 2 millions d’euros d’aide publique votée en 2011 dans le cadre de la production du moteur EB de PSA, dont les premières unités seront assemblées en fin d’année. La participation de la Région est en effet conditionnée au maintien des effectifs à 3 115 équivalents temps plein jusqu’en 2018. L’élu communiste n’avait pas voté la subvention et s’explique : « J’ai toujours pensé qu’il fallait des certitudes de PSA et Renault par rapport à ce condominium qui doit être renouvelé en 2018. On aurait voté l’aide si on avait eu un moteur avec de grandes avancées technologiques. Par ailleurs, il y a un groupe qui ne joue pas le jeu (Renault occupe 20 % de l’activité de la FM, ndlr). » Et Bertrand Péricaud, « inquiet pour le devenir de la FM et de l’industrie automobile dans la région », de poursuivre sur le terrain de la responsabilité des constructeurs : « Il y a des éléments de conjoncture, une baisse des ventes sur le marché de l’automobile de l’Europe occidentale mais il y a aussi les choix stratégiques de délocaliser avant la crise en Europe de l’Est ou dans le sud de l’Europe. Oui, je suis inquiet car 2016, c’est demain. Il faut de nouveaux projets à la FM. Si une situation de crise doit être anticipée par les industriels, elle doit aussi l’être par les élus pour l’avenir du territoire. » Face à ce manque de visibilité, le président de la commission économique à la Région va solliciter un entretien avec la direction du géant industriel artésien.

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