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Blog des Militants Communistes d'Arras

Blog de la section du Parti Communiste d'Arras. 14 avenue de l'hippodrome 62000 mail: arraspcf@gmail.com

Il y a 70 ans, le communiste Albert Bekaert fut le premier fusillé de la citadelle d'Arras

il-y-a-soixante-dix-ans-albert-bekaert-1283844.jpgIl y a soixante-dix ans, Albert Bekaert fut le premier fusillé de la citadelle d'Arras

dimanche 21.08.2011, 05:02 - La Voix du Nord

Le 21 août 1941, Albert Bekaert, jeune Avionais de 22 ans, fut le premier fusillé à la citadelle d'Arras. Deux cent dix-sept autres subirent le même sort jusqu'en juillet 1944. Retour sur la vie de ce militant communiste mort pour avoir participé au sabotage d'une voie ferrée, entre Avion et Vimy, avant le passage d'un train de troupe.

 

PAR BENJAMIN DUBRULLE

Albert Bekaert est né à Verquin le 28 décembre 1919. Son père, prénommé Gentil, était manoeuvre et sa mère, Léontine, ménagère à Avion. Il a résidé à Avion où il était ouvrier du bâtiment au Génie civil de Lens. Membre du Parti communiste français clandestin, il participa, le 21 juillet 1941, à l'une des premières tentatives de sabotage ferroviaire dans la région durant la Seconde Guerre mondiale. Elle eut lieu au point kilométrique 205.850, sur la voie ferrée Lens-Arras.

Albert Bekaert et son camarade, Marcel Dandre, avaient placé une charge d'explosifs et s'étaient mis à l'abri. L'explosion se faisant attendre, Dandre alla voir. Il fut blessé mortellement par la déflagration. Bekaert partit prévenir les parents de son camarade qui avisèrent un médecin et informèrent la police.

Se sachant recherché, Albert Bekaert partit habiter chez sa soeur Léonie, à Liévin, où il fut arrêté. Au moment de son arrestation, il était vêtu d'un complet bleu marine, coiffé d'un béret basque et chaussé de souliers noirs à lacets.

Torturé par la Gestapo, il craqua et livra alors les noms des membres de son équipe (selon le témoignage de Roger Bucquet, cheminot, que recueillit le colonel Lhermitte), équipe formée de Jules Hapiot, Legrand, Kunda, Pletko et Filipec. Cet interrogatoire devait entraîner aussi les arrestations de Désiré Durut, Achille Thumerelle, André Willerval et Louis Maniez, tous membres du Parti communiste.

Albert Bekaert fut écroué à la prison d'Arras (Saint-Nicaise) où il fut enregistré sur le registre d'écrou allemand sous le numéro 617. Il comparut devant le tribunal de guerre d'Arras et fut condamné à mort le 1er août 1941. Des affiches furent placardées dans la ville pour annoncer cette terrible nouvelle.

Dans un récit, Madeleine Guillemant évoque les derniers moments d'Albert Bekaert. « Nous lui parlions tous les jours à l'heure de la toilette et il nous avait dit qu'il était condamné à mort. Nous lui disions qu'ils n'oseraient pas et qu'il partirait en Allemagne. Nous pensions alors que la guerre serait bientôt finie ! Et puis, ce mardi 21 août 1941, un gardien alsacien, Monsieur Ehret, est venu dans notre cellule pour nous dire qu'Albert Bekaert serait fusillé le soir même, dans la fosse de la citadelle, à 7 heures. Je ne puis m'en souvenir sans une profonde émotion. Nous avons entendu les balles qui éteignirent à jamais la voix qui nous parlait chaque matin. Ma mère, qui se trouvait deux cellules plus loin, tomba en syncope au bruit de la fusillade et fit une hémorragie. Sa vue en fut presque éteinte et c'est complètement aveugle qu'elle finit ses jours quelques années plus tard. »

Le 23 août, la maman d'Albert envoya un courrier au maréchal Pétain lui demandant la grâce pour son fils. À ce moment-là, elle ne savait pas qu'il avait été exécuté deux jours plus tôt.

Albert Bekaert avait écrit avant de mourir une lettre d'adieu à ses parents et à son parti : « Ce sont le capitaine de la brigade d'Arras, le commissaire d'Avion et sa bande de crapules qui sont responsables de ma mort, pour m'avoir arrêté et livré aux boches. Quand tous ceux-là seront supprimés, ma mort sera vengée et c'est là ma dernière volonté » Albert Bekaert repose dans le cimetière d'Avion et une plaque est apposée au Mur des fusillés. •

Source : « Les prisons d'Arras et les hommes » par Jean-Claude Fichaux. Les éditions Nord Avril, 19 euros.

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